Béziers : le grand cœur de Petit Pierre pour les malades

Article Midi Libre 27/02/2014, 08 h 00

Carpaccio de bœuf, ananas et de multiples épices au menu de l’atelier Augé. (PIERRE SALIBA)

Pierre Augé a accueilli, ce mardi, des enfants atteints de dyspraxie. Ils ont cuisiné ensemble pendant toute une matinée. 

DMF 34, Hevae et Tous unis pour Sascha... Le point commun entre ces trois associations est qu’elles se battent pour la même cause : les enfants malades.

Un combat que défend depuis qu’il est populaire le chef de la maison de Petit Pierre. Hier, au premier étage de son établissement, le trois fois parrain accueillait deux de ses filleuls, mais surtout une dizaine d’enfants et d’adolescents. Au menu, un atelier autour des épices. D’abord sur du carpaccio de bœuf, puis sur de l’ananas. Si le parrain excelle dans le genre, cela a été une autre paire de manches pour les sept enfants accompagnés par DMF 34. Tous dyspraxiques "mais fantastiques", comme aime à le rappeler la présidente de l’association héraultaise basée à Béziers, Michèle Granado.

Un trouve de la coordination des gestes

La dyspraxie est une altération de la capacité à exécuter de manière automatique des mouvements déterminés, un trouble de la coordination des gestes. Ce handicap caché a causé bien du mal à ces jeunes, atteints de cette pathologie congénitale, pour réaliser les assiettes. Même si, au bout du bout, avec un peu d’aide et beaucoup de patience, tous ont plus ou moins réussi.

"Le matin, par exemple, c’est compliqué. Les enfants ont du mal à se laver les dents. Quand ils s’habillent, ils mettent tout à l’envers ; le petit-déjeuner, il y en a partout... Mais le problème essentiel réside dans la scolarisation puisque le plus dur, pour eux, c’est d’écrire", note la présidente qui s’occupe de quelque 47 familles sur l’Hérault. Qui rassure : "Pour pallier les difficultés à l’école, il existe l’ordinateur." Plus simple que l’écriture pour oublier cette discordance entre l’acte voulu et l’acte réalisé.

"Mon cerveau ne m'écoute pas"

Ce handicap - que Michèle Granado résume si bien par cette phrase : "Mon cerveau ne m’écoute pas" -, côtoyait quatre adolescents venus avec Hevae. Cette association, présidée par le handballeur Cédric Burdet et le rugbyman Olivier Sarramea, s’occupe de malades jusqu’à 15-16 ans atteints de toutes les pathologies. "Du moment que les enfants sont à l’hôpital, on leur propose des projets ludiques mais aussi pédagogiques pour qu’ils continuent à apprendre", résume Christophe Batut, coordinateur à Hevae.

Et alors que toutes les assiettes embaumaient les épices, il était l’heure de passer à table afin de partager ensemble un déjeuner au restaurant. Le chef ou le parrain, transformé en grand frère dans les yeux des enfants, confiait : "On les intéresse plus en les faisant participer. Quelqu’un qui dresse son assiette la mangera plus facilement. Je l’ai vu avec des anorexiques."

Pour DMF 34, Hevae et Tous unis pour Sascha, ce chef a véritablement un point commun : il est top.